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Autour de Prix de beauté et de Louise Brooks.

Photogrammes et tirages Van dyke

C'est un des nombreux films que j'ai vus, adolescente, soit au ciné-club de Claude-Jean Philippe sur Antenne 2, soit au cinéma de Minuit de Patrick Brion sur FR3. Les deux programmes se mélangeant dans mes souvenirs avec autant de bonheurs. Des soirées le plus souvent seule dans le salon, mes parents couchés tôt, et le visionnage dans le noir comme au cinéma...

Ce film me fascine depuis longtemps. Je possède un coffret Louise Brooks avec ses trois films emblématiques : Loulou (1929)et  Le journal d'une fille perdue (1929) tous deux de G.W. Pabst, et Prix de beauté.

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Il y a cette scène au début au bord d'une piscine.

Il y a foule, c'est joyeux, il y a des enfants, c'est une fin de semaine pour les travailleurs, c'est très populaire

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Quelques mots sur le film

Prix de beauté un film réalisé par Augusto Genina en 1930.

Synopsis

Lucienne Garnier est dactylographe. À l’insu d’André, son fiancé jaloux, elle envoie sa photo à un concours de beauté et remporte le prix. Elle décide alors de concourir au concours de Miss Europe. André lui lance un ultimatum. Par amour, elle renonce au monde luxueux qui lui était promis. Mais rapidement, sa vie misérable et ennuyeuse avec un André toujours plus jaloux lui pèse...

 

Restauré en 1999 par la Cineteca di Bologna, la Cinémathèque française et la Fondazione Cineteca Italiana Milano. Tourné pendant les mois de transition du muet au sonore en Europe, on ne connaissait du film que la version sonorisée, mais en réalité Prix de beauté a été conçu et tourné comme un film muet. Seulement pendant le tournage on décida de le transformer en un film sonore, en ajoutant des parties explicitement imaginées pour la nouvelle technologie (par exemple, la scène finale). La découverte à la Cineteca de Milan en 1998 d’une copie positive de la version muette a permis de récupérer la qualité photographique du film, les justes propositions du cache, le rythme silencieux des images.

Gian Luca Farinelli et Nicola Mazzanti, restaurer Miss Brooks, in Louise Brooks l’européenne, Ed. Transeuropa, 1999

Et puis la séance de gymnastique.... Elle est radieuse.

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J'ai entrepris la prise de photos pendant le visionnage, suivant un procédé qui m'est habituel - mon téléphone est sur pied devant l'écran en pauses successives , puis de faire des négatifs de ces photos et ensuite des tirages suivant la technique Van Dyke* sur papier dans des formats divers, livrets à reliure japonaise, des dépliants accordéons, etc.

Je me focalise sur la  séquence finale : Lucienne a finalement quitté André et la petite vie de misère à laquelle elle croyait s'être résolue. Elle assiste, rayonnante, à la projection des  rushes de son premier film avec son producteur dans une salle de cinéma obscure et enfumée. André, fou de douleur et de jalousie l'a retrouvée et la tue tandis que son image continue de vivre et de chanter sur l'écran.

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 * Le Van Dyke est un procédé d'impression ancien,  POP (Print Over Paper) tout comme le cyanotype, c’est à dire qu'on dépose une solution chimique sensible à la lumière sur un papier, un carton ou n’importe quelle surface. On pose ensuite un négatif dessus (on parle de tirage contact). En exposant le tout au soleil, ou à des rayons UV, les zones noires du négatif deviennent claires sur le papier et les zones claires les zones sombres.

Vidéo 5min 50sec

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Quelques mots sur Louise Brooks

 

Henri Langlois et James Card, conservateur de la George Eastman House à Rochester, sont à l’origine de la résurrection qu’a connue Louise Brooks dans les années 50. Oubliée de tous, elle vit humblement à New York lorsque James Card lui rend visite en 1955, avec l’intention d’organiser des programmations de ses films, et tombe littéralement sous le charme de l’actrice. Il demande à Langlois de lui prêter Le Journal d’une fille perdue et Loulou, dont la Cinémathèque française, à l’époque, est la seule à posséder une copie (pendant l’Occupation, Langlois avait en effet réussi à échanger une copie de Loulou avec le Reichsfilmarchiv). Louise Brooks entame ensuite une tournée en Europe au cours de laquelle elle rencontre Henri Langlois en 1957. En novembre 1958, il lui consacre une rétrospective mémorable à la Cinémathèque française et l’invite à venir passer un mois à Paris. Louise Brooks reste enfermée dans son hôtel durant la quasi-totalité de son séjour, à recevoir les visites de Langlois, Lotte Eisner, Kenneth Anger et Man Ray. Elle gardera de cette période un souvenir impérissable. « Ton véritable génie, Henri, est dans la capacité de créer des gens, lui écrira-t-elle en 1959. Il faut de l’inspiration et du courage. Nous tous nous avons nos préférés, qu’on voudrait transformer en quelque chose d’important : mais il suffit de si peu pour nous pousser à laisser tomber nos projets. […] Maintenant je vois que tu as créé une nouvelle Louise Brooks, entièrement à toi. »

Prix de beauté est le troisième film que Louise Brooks tourne en Europe après les deux films de Pabst : Le Journal d’une fille perdue (Tagebuch einer Verlorenen, 1929) et Loulou (Die Büchse der Pandora, 1929). Initialement, Prix de beauté devait être réalisé par René Clair qui, suite à une mésentente avec la société de production, abandonne le projet au profit d’Augusto Genina. « On est frappé par l’approche semi-documentariste, voir la recherche anthropologique avec laquelle la caméra observe le public, les participantes au concours de beauté, ou encore l’attention conférée aux objets comme symbole de statut social et aux réactions qu’ils suscitent chez la protagoniste […]. Mais aussi par le regard sans pitié, peut-être involontairement, avec lequel la caméra de Genina exhibe les imperfections et les précoces signes de vieillesse du corps d’une diva d’à peine vingtquatre ans et déjà proche de la conclusion prématurée de sa propre carrière.» Louise Brooks, en effet, ne tournera quasiment plus de films après Prix de beauté.

Gian Luca Farinelli et Nicola Mazzanti, restaurer Miss Brooks, in Louise Brooks l’européenne, Ed. Transeuropa, 1999

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